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La libération des prisonniers était réclamée par une bonne partie de la population, mais aussi par les leaders de l’opposition. En effet, lors de la réunion du Conseil des ministres du 7 février dernier, le chef de l’Etat, Macky Sall, a donné instruction à la Garde des sceaux, ministre de la Justice, de prendre des mesures visant à «pacifier l’espace public», réaffirmant ainsi sa détermination à engager «un processus pragmatique d’apaisement et de réconciliation». Une semaine après cette déclaration, le spectre de la détention s’est éloigné pour plusieurs individus arrêtés lors de manifestations, pour des appels à l’insurrection ou des déclarations portant atteinte à la sûreté de l’Etat. Parmi ceux ayant bénéficié d’une liberté provisoire figurent, entre autres personnes, le maire des Parcelles Assainies, Djamil Sané, Toussaint Manga, Sg adjoint de l’ex-parti Pastef, Fadilou Keïta, membre dudit parti et coordonnateur du «Nemeku Tour», son camarade Dr Seydou Diallo, Pape Abdoulaye Touré, Abdou Karim Guèye «Khrum Khak», Pr Cheikh Oumar Diagne, le rappeur Mor Talla Guèye alias «Nit Doff», ainsi que Aliou Sané, coordonnateur du mouvement «Y’en a marre», et Yarga Sy, agent de sécurité aéroportuaire officiant à l’Aibd, qui avait été accusé d’avoir aspergé un liquide à Ousmane Sonko, son leader politique, le jour du procès Mame Mbaye Niang-Sonko, lorsqu’il a été extrait de son véhicule par des éléments du Gign. Dans cette liste, figure également le prêcheur de la Sen Tv, Oustaz Assane Seck, qui avait été écroué en mai dernier pour atteinte à la sûreté de l’Etat, appel à l’insurrection, actes et manœuvres à troubler l’ordre public.

Après leur libération, c’est un moment de soulagement et de gratitude envers ceux qui ont plaidé en leur faveur.

Toutefois, il est probable que cette décision soulève des questions sur les motivations sous-jacentes des autorités et sur la direction que prendra la politique du pays à l’avenir. Si certains voient dans cette libération un geste de bonne volonté de la part du gouvernement, une tentative de rétablir la confiance avec les segments de la population qui se sentaient marginalisés ou réprimés, d’autres restent sceptiques, craignant que cette mesure ne soit qu’une manœuvre politique pour calmer les critiques nationales et internationales, sans réel engagement envers un changement durable. Sur les réseaux sociaux, notamment le réseau social X, les nouvelles se sont vite répandues. «La libération massive des détenus politiques en cours n’est pas un événement. Ces gens ne devaient même pas être en prison», a écrit un internaute.

Les partisans de Sonko campent toujours sur leurs positions, à savoir l’organisation d’une élection à date échue. «La communication doit être axée sur l’organisation de l’élection. Nous voulons notre élection ce 25 fé­vrier», dira-t-il. Et pour l’honorable député Ayib Daffé, «le combat continue».

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