Le patron de la Banque mondiale, David Malpass, séjourne actuellement au Sénégal. Il a été reçu par le chef de l’Etat qui lui a listé les doléances africaines.
«L’Afrique est importatrice de blé. Or, la Russie et l’Ukraine, à eux deux, c’est plus de 40% du marché mondial. Donc on peut bien comprendre les conséquences sur l’alimentation au niveau global, sur l’augmentation du prix des denrées stratégiques.
En même temps nous avons eu un renchérissement global puisque le prix du fret maritime a beaucoup augmenté. Ça c’est depuis le début de la pandémie. Ce qui a fait que les matériaux de construction ont drastiquement augmenté. Tous les prix ont augmenté. Il y a une inflation réelle qui frappe les pays.»
Le pétrole et les pertes de recettes
«Nous-mêmes Etat, nous avons été contraints à renoncer à des recettes fiscales qui étaient appliquées sur des produits de base comme le riz, l’huile, le sucre le pain plus le soutien au riz local. L’Etat a dû, en plus, donner un appui de plus de 50 milliards pour que les consommateurs puissent être préservés dans la situation actuelle.
Mais cela peut ne pas être durable si nous n’avons pas d’appui. Le pétrole était à 136 dollars le baril la semaine dernière, alors que notre budget a été bâti sur un baril à 75 dollars. Le gap il faudra le trouver.»
L’amortisseur attendu par Macky
«Voilà pourquoi nous disons qu’il faut un mécanisme de soutien. Un mécanisme qui, lors que la crise est grave, peut aider les Etats à faire face à ces chocs.
Et pour tout cela, nous pensons qu’un partenaire comme la banque mondiale, une des plus grandes institutions multilatérales du monde, doit travailler avec l’Afrique, pour nous aider à sortir de cette situation conjoncturelle difficile.»
Maudicité des Droits de tirage
« 650 milliards de dollars de DTS, sur lesquelles l’Afrique n’a que 33 milliards. Pour le Sénégal ça a été 450 millions de dollars. L’an dernier, par exemple, lors de la pandémie nous avions dépensé 1000 milliards.
Donc 1,6 milliard de dollars c’était important mais insuffisant. L’Afrique demande une réallocation sur une partie des DTS des pays riches qui n’en ont pays besoin, ayant d’autres mécanismes.»