Les usagers des aéroports peuvent pousser un ouf de soulagement. Le mouvement de grève, entamé vendredi matin par les contrôleurs aériens, qui avait paralysé le trafic de plusieurs aéroports africains, a été suspendu. Les syndicalistes annoncent des négociations avec les autorités concernées.
Le fonctionnement normal des aéroports va pouvoir reprendre. Les contrôleurs aériens qui étaient en grève ont décidé de suspendre leur mot d’ordre. Dans un communiqué, l’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’Asecna (Usycaa) renseigne : «Après l’implication des plus hautes autorités politiques des différents pays, le temps est maintenant aux négociations et à l’apaisement.» Selon les syndicalistes, «les contrôleurs aériens de l’Asecna veulent désormais faire fi des agressions verbales dont ils ont été victimes».
Dans leur document, ils ont également évoqué la raison qui a motivé cette décision. «La suspension du mot d’ordre de grève initialement pour une période de 10 jours, puis prorogée jusqu’au 20 octobre à la demande du président du Comité des ministres pour contraintes de calendrier, témoigne bien de cette volonté manifeste et responsable de voir s’ouvrir des négociations sincères et d’aboutir à des résultats concrets et conciliants.» Plus que déterminée à obtenir gain de cause, «l’union tient à rappeler que 8 revendications critiques, pendantes depuis plusieurs années et constamment mises sur la table de discussion, sont essentiellement relatives au renforcement des capacités opérationnelles à l’épanouissement professionnel et au plan de carrière du contrôleur aérien de l’Asecna». Dans cette même veine, l’Usycaa souligne que ces «trois piliers essentiels» ont continué «dangereusement de s’effriter depuis l’arrivée du Directeur général en 2017, qui a fait le choix d’une démarche hostile vis-à-vis de la corporation des contrôleurs aériens dont l’essence de la fonction requiert plutôt concentration et sérénité». Et d’ajouter : «La sécurité aérienne ne s’accommode malheureusement pas du bruit. Le Bureau exécutif de l’Usycaa rassure sa base qu’il sera vigilant quant à l’aboutissement conciliant de ses revendications et poursuivra son travail de défense de l’ensemble de la profession.»
Par ailleurs dans son communiqué, l’Usycaa a rappelé ses divergences avec la Direction de l’Asecna. «Il a fallu la grande mobilisation du vendredi 23 septembre, assidûment suivie par 716 contrôleurs aériens, pour que la Direction générale de l’Asecna se résolve enfin, après instructions des autorités politiques des pays membres, à ouvrir des discussions franches et sincères sur les 8 points critiques de revendications des contrôleurs aériens.» L’Usycaa regrette ainsi que «la gestion maladroite et hasardeuse de cette crise, entretenue par l’administration de l’Asecna pour des raisons jusqu’ici inconnues, ait conduit à une perturbation importante de 87,65% des vols lors de la journée du 23 septembre dans l’espace aérien sous sa responsabilité».
L’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Usycaa) avait réactivé, mercredi 21 septembre, son préavis de grève, qui avait été suspendu un mois plus tôt, pour donner une chance au dialogue. Les contrôleurs aériens ont ainsi mis en exécution leur menace, le vendredi 23 septembre 2022. A cause de cette grève, plusieurs compagnies ont annulé leurs vols durant cette journée. Ce sont donc des millions de voyageurs qui ont été bloqués dans de nombreuses capitales africaines et aussi dans d’autres pays.