La dame Ndiacké Fall, assistante du professeur Magaye Gaye, médecin, enseignant chercheur à l’hôpital Abass Ndao de Dakar, est dans de sale drap. Attraite, hier, à la barre des flagrants délits de Dakar par le nommé Mouhamed Naby Mbengue qui lui reproche d’être l’unique responsable de l’amputation de la jambe de sa mère, elle risque une peine de 6 mois dont 2 mois ferme.
La mélancolie a atteint, hier, son paroxysme dans la salle 1 du tribunal d’instance de Dakar abritant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Le visage assombri par la souffrance, sa tristesse sans borne, Mouhamed Naby Mbengue essaya d’expliquer les raison de l’amputation de la jambe de sa mère. De chaque œil coula une longue traînée de larmes qui alla mourir à une commissure des lèvres. Sa détresse contagieuse combla subitement l’audience. Sa mère atteinte de diabète de type 2, a eu une plaie au niveau de l’orteil droit qui n’arrivait pas à cicatriser. Malgré toutes les analyses et radio effectuées, aucun résultat n’a été obtenu.
Alors, les médecins l’ont orientée auprès du professeur Magaye Gaye, médecin, enseignant chercheur à l’hôpital Abass Ndao de Dakar. Soucieux de la maladie de sa mère qui ne supportait cette douleur atroce, Mouhamed Nabi Mbengue s’est rendu à l’hôpital Abass Ndao où il a pris contact avec madame Ndiacké Faye, assistante du professeur Gaye, pour un rendez-vous médical au pour sa mère. Après discussions, la dame lui fait savoir que l’opération de sa mère devait coûter la somme 800.000 francs CFA mais qu’elle serait en mesure de lui faire bénéficier du quota familial pour ne payer que la somme de 400.000 francs CFA.
Soucieux de l’état de sa mère, Mouhamed Nabi envoie des sommes d’argent via Wave et Orange Money à Ndiacké Faye qui lui avait promis une programmation imminente pour l’opération de sa mère. Au total, cette dernière a encaissé la somme 646.000 francs CFA qu’elle a utilisé à des fins personnelles.
Alors que l’opération de sa mère tardait à se réaliser, Nabi se rapproche personnellement du Professeur Magaye Gaye, lequel lui signifie n’avoir jamais été mis au courant des pratiques de son assistante. Pour étayer ses propos, il organise une mise au point, en présence de son assistante Ndiacké Faye et Mouhamed Nabi Mbengue. Au cours de cette rencontre, la dame reconnait avoir reçu et utilisé l’argent de Nabi Mbengue à son propre compte. Néanmoins, elle a remboursé l’argent qu’elle avait encaissé. Mais c’était trop tard pour la mère de Nabi. En effet son pied droit a été amputé. Et Nabi Mbengue qui estime que la dame Ndiacké Faye est l’unique responsable de cette tragédie, a traduit celle-ci en justice.
Des faits qu’elle n’a pas cherché à contester. Malgré ses regrets, le maître des poursuites lui rappelle que d’autres personnes ont déposé plainte contre elle, pour des faits similaires. Conscient que la mère de son client ne va jamais retrouver sa jambe, l’avocat de la partie civile s’est désolé de l’attitude de la prévenue qui dit-il n’en est pas à son premier coup essai. En guise de dédommagement, il a réclamé la somme de 6.000.000 de francs CFA.
Le représentant du ministère public a quant à lui demandé la requalification des faits de blessures involontaires en mise en danger de la vie d’autrui. Pour la peine il a requis 6 mois de prison dont 2 mois ferme. Les avocats de la défense ont, eux, sollicité la clémence du tribunal.