Un receveur à « Dakar Dem Dikk », risque cinq ans d’emprisonnement ferme pour le meurtre de son fils, âgé de 14 ans. Jugé pour coups mortels, recel de cadavre et non assistance à personne en danger, le prévenu sera édifié vendredi prochain.
Né en 1980 et demeurant à Rufisque, M. Gaye voulait ramener son fils de 14 ans sur le droit chemin. Mais, il a agi dans la colère. C’est ce qui l’a poussé à commettre un filicide. Dans la nuit du 11 juillet dernier, le père de famille soupçonnait son fils d’avoir subtilisé ses 11.000 francs. Il l’a ainsi battu à coups de bâton, provoquant sa mort quatre jours plus tard.
Pour étouffer l’affaire, le mis en cause a demandé au médecin, M. Bâ de lui établir un certificat de décès. Propriétaire d’une clinique à Rufisque-Ouest, le toubib a confié la tâche à son employé, I. Sarr qui a mentionné dans le document que le défunt a perdu la vie des suites d’une maladie. M. Gaye a ensuite sollicité le délégué du quartier de Pikine Touba Diacksoa pour le lavage mortuaire.
Lequel a constaté des traces de violences sur le corps du défunt, avant d’alerter la police. Arrêté en même temps que ses compères, M. Gaye a vu Dame justice se montrait magnanime à son endroit. Le crime de meurtre a été disqualifié en coups mortels. Comparaissant ce lundi 8 août 2022, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, le receveur à « Dakar Dem Dikk » a fait savoir que l’adolescent était un habitué des faits. Il a avoué avoir dérobé les 11.000 francs. « J’ai cherché l’argent dans les différents endroits qu’il m’a indiqué en vain. Remonté, je l’ai corrigé avec un bâton dans le noir.
Sa tête s’est cogné à la porte du salon quand il a tenté de s’enfuir. On n’avait pas d’électricité cette nuit-là », a expliqué M. Gaye. Le lendemain, la victime qui se plaignait de douleurs musculaires, a commencé à vomir. « Je lui ai acheté des médicaments à la pharmacie. Je me suis essayé aussi à la médecine traditionnelle. Il a trépassé le vendredi 15 juillet 2022 », a regretté l’homme, âgé de 42 ans. Pour le tirer d’affaires, Me Souleymane Soumaré a déposé son dossier médical sur la table du juge. À ce propos, Gaye a révélé qu’il souffre de troubles psychiques par moments. Il suit un traitement au centre de santé mentale « Dalal Xel » depuis 2001. Il sera conforté par son épouse, A. Bâ qui a confié être victime de violences conjugales.
Visé pour complicité de fausse certification, M. Bâ, 60 ans, a fait savoir avoir ausculté le cadavre à la morgue. « Je n’ai pas constaté de blessures à la tête. J’ai demandé à son papa s’il était malade. Il a répondu par l’affirmative », a soutenu le praticien. Poursuivi pour fausse certification et exercice illégal de la médecine, I. Sarr a laissé entendre avoir soutenu sa thèse le 28 octobre 2021. Cependant, il a admis qu’il ne s’est pas inscrit à l’Ordre national des médecins du Sénégal.
De l’avis du maître des poursuites, M. Gaye ne peut plus bénéficier de circonstances atténuantes puisque les faits ont été correctionnalisés. Il a demandé la relaxe pour le recel de cadavre, avant de requérir cinq ans ferme. Pour la répression de M. Ba et I. Sarr qui ont comparu libres, le représentant du Ministère public a sollicité six mois avec sursis. « C’est un parent qui ne jouit pas de toutes ses facultés mentales qui a perdu son enfant.
Le simple fait de correctionnaliser les faits ne suffit pas », a estimé Me Souleymane Soumaré qui a sollicité la clémence. Pour Me Alassane Cissé, M. Bâ et I. Sarr n’avaient aucune intention délinquante. Mise en délibéré, l’affaire sera vidée le 12 août prochain.