Les coupures intempestives d’électricité ont refait surface et ce, à la veille de la Tabaski. Véritable casse-tête pour les consommateurs du fait des dégâts qu’elles occasionnent, du côté des tailleurs et commerçants, c’est la psychose des pertes en chiffres d’affaires.
Fortement dépendante de l’électricité, la population sénégalaise est plongée dans des coupures intempestives d’électricité. Celles-ci étaient plongées dans le noir dimanche. Ce qui risque de créer un sentiment d’insécurité surtout en cette veille de tabaski.
Hier, le débat portait sur la question le long des Allées du Centenaire chez les commerçants et autres tailleurs qui pensent faire de bonnes affaires. Mamadou, un marchand : « A quelques jours de la Tabaski, l’on se sent menacé à cause des coupures d’électricité qui coïncident avec la recrudescence du banditisme, dont les cas de vols, viols, agressions et meurtres qui tourmentent la quiétude de tous Sénégalais. » Et d’ajouter : «L’électricité est à l’image de l’eau. Elle est indispensable dans notre quotidien donc elle ne doit en aucun cas être négligée. En plus, avec la situation actuelle du pays, ces coupures compliquent davantage les choses. »
Plus loin dans un chantier à la Place de l’Obélisque se trouve Amadou Niang, un ingénieur électrique. Interpellé sur la question, il souligne qu’« avec cette période caniculaire, les gens ont tendance à consommer beaucoup d’électricité. Dans d’autres cas, des entreprises utilisent les groupes électrogènes, même s’ils ne peuvent se substituer aux compteurs. » Ces coupures ont créé la psychose chez des vendeurs de jus dont Awa Thiam. Installée dans sa cantine, glacière à la main, elle semble avoir vécu l’enfer : « Face à la forte dépendance, force est de constater qu’il est inacceptable qu’on parle toujours de problème d’électricité pour un pays comme le Sénégal. Elle ternit l’image. J’avais déjà peur rien qu’en pensant à mes bouteilles de jus dans le frigo. »
A l’orée de la Tabaski ou la fête du mouton, chez les tailleurs, le désespoir était total, confirme Talla Dieng, un jeune couturier à Grand Yoff. « Les coupures freinent nos activités et nous mettent en mal avec les clients qui ne cherchent qu’à passer la fête avec de belles tenues. » A l’en croire, le pays doit être reconstruit sur toutes les bases. « Nos activités sont relancées suite aux difficultés socio-économiques, dont la crise sanitaire et la flambée des prix. »
Un client, à côté, du nom de Hamady Aly Diallo, fustige la situation. Selon lui, à cause des coupures intempestives, les tailleurs ne remplissent pas leur boulot convenablement. « Dans cette logique, ils seront obligés de faire recours aux groupes électrogènes pour parer à toute éventualité, or cela va coûter très cher avec la hausse du prix du carburant », regrette le client. Il ajoute : « On parle d’opérations de sécurisation au moment où on n’arrive pas à disposer d’électricité. »
Rappelons que la Senelec avait, dans un communiqué, expliqué que « ces coupures avaient été causées par des travaux accomplis sur le réseau interconnecté. »