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La jeune fille M. À. Samb n’a pas froid aux yeux. Élève en classe de Terminale, elle a réussi à duper une vingtaine de femmes et a bouffé leur 10.000.000 de francs. Conséquence : elle comparaissait, hier, au Tribunal des flagrants délits de Dakar pour escroquerie.

 Âgée seulement de 21 ans, l’élève en classe de Terminale, M. A. Samb dite Mame Diarra Sèye, flirte déjà avec les affres de l’incarcération. Ce, à cause de sa témérité excessive ; d’où, le sobriquet de « Bernard Madoff à la Sénégalaise » que lui a attribué Me Malick Mbengue, au Tribunal des flagrants délits de Dakar où elle comparaissait, hier. En effet, alors qu’elle n’avait pas encore atteint l’âge de la majorité, M. A. Samb a réussi à gruger beaucoup de femmes d’un montant de 10.000.000 de francs au total. Comment ?

Elle a fait, en 2019, une publication sur Facebook, par laquelle elle invitait les femmes à adhérer à son commerce en ligne, via WhatsApp. Ce qu’une vingtaine de femmes a fait. Après leur adhésion au projet, elle leur propose des produits pour la vente. Celles qui sont intéressées par un ou des produits font des captures d’écran et passent les commandes. Beaucoup d’adhérentes se sont manifestées et ont envoyé, au total, 10.000.000 de FCFA à M. A. Samb.

A charge à elle de contacter ses fournisseurs établis, selon ses dires, au Cameroun (un certain M. Eko) et en Chine. Pour convaincre ses clientes, elle leur a proposé la boule de cheveux naturels à 3.000 F Cfa contre 4.000 FCfa sur le marché local. Pour mieux ferrer les victimes, elle leur a dit qu’il s’agissait d’une promotion de fin d’année. Aussi, a-t-elle prétendu, sa grande-sœur vivait en Chine et qu’elle leur a trouvé des cheveux naturels de qualité. Pour mieux les rouler dans la farine, elle a partagé une vidéo attestant la qualité du produit dans le groupe WhatsApp. Les plaignantes sont tombées sous le charme de la marchandise. Mais le hic est que depuis janvier 2022, les parties civiles attendent toujours la livraison des produits commandés.

Elles ont alors porté plainte contre M. A. Samb. Pour l’arrêter, les enquêteurs ont d’abord interpellé sa sœur qui habite Les Maristes. Celle-ci a mis la pression sur leur mère qui a conduit sa fille (M. A. Samb) à la Gendarmerie.

Déférée le 16 mai, elle a comparu, hier, à la barre du Tribunal des flagrants délits pour escroquerie portant sur 10.000.000 de francs FCfa au préjudice d’une vingtaine de plaignantes. Sur ce montant, la dame M. Thiam a versé à la prévenue 7.700.000 F Cfa pour le compte de ses 16 clientes. Le reste a été remis par les autres parties civiles par divers montants.

Invitée à justifier son acte, la prévenue a reconnu les faits, soutenant n’avoir envoyé que 4,6 millions FCfa à ses fournisseurs. Dans leurs plaidoiries, les avocats des plaignantes n’ont pas douté de la constance des faits à l’égard de la prévenue. À leurs avis, « il y a mensonge sur le nom de la mise en cause, son lieu d’habitation (tantôt Dakar tantôt Touba). « C’est une personne dangereuse pour la société », ont-ils estimé. Pour le conseil de N. D. Thioub, il a réclamé un million de F Cfa. Son collègue assurant les intérêts de M. Thiam qui a remis 7.700.000 francs à la jeune fille a demandé 10.000.000 de francs F Cfa.

Me Malick Mbengue, avocat des 16 parties civiles, a sollicité le remboursement des montants versés par ses clientes et 300.000 FCfa pour chacune en guise de réparation. Pour sa part, la représentante du Parquet est d’avis que l’escroquerie est établie contre la prévenue. À l’en croire, l’usage de fausses qualités, de faux nom et de manœuvres frauduleuses ne fait l’objet d’aucun doute dénonçant « la témérité » de la prévenue. « Elle n’a présenté aucun remords à la barre », a regretté le Parquet, avant de requérir un an ferme à son encontre.

La défense a estimé que sa cliente M. A. Samb est victime de sa «naïveté et de son audace». Ce qui est objectif c’est qu’elle a reçu de l’argent et qu’elle a passé des commandes, a-t-elle soutenu, contestant les déclarations selon lesquelles la mise en cause a déjà fait l’objet d’une condamnation pénale dans le passé. Sa conviction est qu’«elle a voulu trop gagner en s’essayant au commerce mais elle a perdu ». Par conséquent, la robe noire a sollicité la relaxe au bénéfice du doute ; à défaut, disqualifier les faits d’escroquerie en abus de confiance. Le délibéré a été fixé au 30 mai prochain pour la production du certificat de scolarité de la prévenue.

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