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D’après le journal panafricain, tout est parti d’une tentative de médiation de la société civile auprès de Macky Sall. Ce dernier leur fait savoir qu’il a quelques limites, mais souhaite tout de même laisser le pays pacifié avant son départ. Il convoque certains de ses amis maliens : le colonel Guichma Ag Hakaily, président du Conseil d’administration de l’Agence malienne de développement des biocarburants (Anadeb) et Ousmane Yara.

L’homme d’affaires s’est proposé d’aller rencontrer Ousmane Sonko à la prison du Cap Manuel, mais Macky Sall n’est pas convaincu. À cette époque, il y avait une forte tension entre les deux hommes. Ousmane Yara s’approche donc de Marième Faye Sall, qu’il réussit à convaincre. La Première dame d’alors parvient à convaincre à son tour le chef de l’État d’alors. Ce dernier appelle Aissata Tall Sall, ministre de la Justice à cette époque, pour faciliter l’obtention d’un permis de visite à Ousmane Yara. En quelques jours, Mme Tall Sall signe un permis de 4 mois à Yara, qui se rend immédiatement à la prison du Cap Manuel.

Mais en prison, le Malien ne parvient pas à rencontrer le leader de Pastef. Ce qui ne le décourage pas ; il contacte l’un des lieutenants de M. Sonko, Abass Fall, pour avoir une rencontre avec le détenu. Il explique également ses desseins à Abass Fall, mais ce dernier est méfiant, pensant à un « nouveau complot » du gouvernement. Abass Fall s’en ouvre à Ousmane Sonko, qui accepte finalement de rencontrer M. Yara. Cependant, Ousmane Sonko reste également méfiant.

Une fois reçu par Ousmane Sonko, la discussion entre les deux hommes ne se passe pas comme prévu, mais un heureux hasard va survenir, avec l’arrivée de Anna Sonko, deuxième épouse du leader de Pastef. Ce jour-là, elle était chargée d’apporter le repas à son mari et trouve Ousmane Yara sur place. Anna reconnaît le Malien, qui fut l’un de ses amis d’enfance. Cet événement détend l’atmosphère et permet à M. Yara de rencontrer Ousmane Sonko plusieurs fois pour les négociations ensuite dénommées « Protocole du Cap Manuel ».

Lors de l’entretien, Ousmane Sonko a demandé la libération des manifestants arrêtés et surtout celle de Bassirou Diomaye Faye. À l’inverse, Macky Sall évoque la loi d’amnistie avec Sonko et parle de la possibilité de reporter la présidentielle. Selon Jeune Afrique, Ousmane Sonko adopte une position peu claire, se disant tout de même « légaliste ».

Ce qui fait que le 3 février dernier, Macky Sall avait annoncé le report de l’élection présidentielle puis libérait les opposants et détenus politiques.