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« Nous allons ouvrir le marché et permettre l’importation pour faire baisser les prix et permettre aux Sénégalais d’acheter l’oignon à un prix normal, car actuellement le kilo d’oignon est vendu à 700 francs, ce qui n’est pas normal ». Ces propos du ministre du Commerce Abdou Karim Fofana remontent au 20 juin dernier, lors d’un face à face avec la presse à une dizaine de jours de la tabaski. A l’époque, c’était les producteurs locaux qui étaient accusés de spéculation.

Plus d’un mois après ces assurances de la tutelle, les Sénégalais achètent le kilogramme d’oignon à 1 000 F voire 1 200 F Cfa. Ce qui est curieux, c’est que cette hausse vertigineuse semble d’émouvoir personne. Ni les populations qui vivent ces moments difficiles, ni les médias, encore moins les autorités. Tous ont fait l’omerta sur ce sujet, priorité à la politique politicienne. Un opposant en prison, une coalition au pouvoir qui cherchent désespérément candidat, des bannis à réhabiliter…
Pendant ce temps, les vraies priorités du peuple doivent attendre. Et comme s’ils étaient sous emprise, les citoyens suivent ce mouvement, au point d’oublier qu’ils  courent le risque de renoncer à l’oignon dans leur repas, denrée pourtant très prisée.
Et lorsqu’une autorité prend la parole sur la question, on comprend tout de suite que les Sénégalais sont en réalité au début de leur peine.  Directeur de l’Agence de régulation des Marchés (ARM), Ansoumana Sané explique cette hausse par l’épuisement de la production locale et la difficulté d’avoir le produit sur le marché international, notamment le marché marocain, puisque les importations venant du Royaume ont été suspendues.
En guise de solution, Ansoumana Sané annonce que cette suspension a été levée à titre provisoire. En plus, une délégation du ministère se rendra au Maroc pour faciliter l’acheminement du produit. Le verbe conjugué ici au futur mérite une attention. D’abord, malgré toutes les assurances de Fofana à la veille de la tabaski, célébrée le 29 juin, ce n’est que le 11 juillet que la levée est intervenue. Ensuite, alors que le début de la hausse des prix remonte maintenant à plus de deux mois, Abdou Karim Fofana et ses services sont toujours en train de préparer ce voyage au Maroc, décisif pour le consommateur.
En résumé, les Sénégalais ont intérêt à serrer davantage la ceinture, car à l’heure actuelle, l’Etat n’a aucune solution concrète. L’heure est à l’exploration. Le risque est d’autant plus réel qu’on est à un mois du magal de Touba, une période de forte consommation d’oignon. L’année dernière, le kilogramme a été vendu jusqu’à 2 500 à Touba et Mbacké. Cette année, il faut se préparer au pire. Et après le magal, le gamou suivra avec certainement les mêmes difficultés. Pendant ce temps, le ministre Fofana fait le tour des plateaux pour parler politique. 

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