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L’annonce par le président sud-africain Cyril Ramaphosa de l’envoi d’une mission de paix africaine en Ukraine et en Russie a surpris de nombreux diplomates africains, car les préparatifs sont assurés par la Fondation Brazzaville, créée et dirigée par le Français Jean-Yves Ollivier.

L’annonce a été faite mardi 16 mai par Cyril Ramaphosa.

Selon le président sud-africain, Kiev et Moscou ont donné leur accord pour accueillir une délégation menée par les chefs d’État de la Zambie, du Sénégal, du Congo-Brazzaville, de l’Ouganda, de l’Égypte, et de l’Afrique du Sud.

Mais depuis, silence radio. Contactés, les officiels des états concernés ne souhaitent pas s’exprimer pour le moment. « Dans ce type de négociations, un détail peut tout remettre en cause », indique un ministre.

C’est donc en parallèle des cadres diplomatiques habituels que ce projet de mission s’est monté. Avec, au cœur de ses réseaux présidentiels, la Fondation Brazzaville, créée en 2015 et présidée par le Français Jean-Yves Ollivier.

L’homme d’affaires a fait fortune dans le négoce des matières premières dans le monde entier, particulièrement en Afrique où il a tissé, depuis quatre décennies, de puissants liens avec les décideurs.

De l’ancien président ivoirien Félix Houphouët-Boigny au président du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso en passant par l’Angolais José dos Santos, Jean-Yves Ollivier est un habitué des palais présidentiels. « Je me suis consacré au business et la politique m’a rattrapé », expliquait-il à RFI en 2014.

Acteur de l’ombre
Proche du président Jacques Chirac, Jean-Yves Olivier a œuvré dans l’ombre en Afrique du Sud durant l’apartheid puis avec Nelson Mandela, en RDC, aux Comores ou encore au Soudan. En 2020, il a aussi organisé à Lomé une conférence sur la lutte contre les faux médicaments avec sept chefs d’État du continent.

« Nous savons aujourd’hui que le trafic corrompt depuis la base jusqu’au plus haut niveau de l’État, qu’il nourrit aussi le terrorisme », déclare-t-il en clôture de l’événement.

Et c’est donc à nouveau sa fondation qui est à l’origine de ce projet de mission de paix officialisé par Cyril Ramaphosa. En coordonnant ce projet avec six présidents africains, Jean-Yves Ollivier casse les codes diplomatiques et s’attaque à un défi international.

Si les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky ont accepté l’idée, le plus difficile reste donc de l’organiser.

Il va donc maintenant falloir lancer de nouvelles négociations afin d’établir un calendrier commun entre six chefs d’État africains et les présidents Poutine et Zelenski. Selon nos informations, cette mission de Paix est prévue sur quatre jours avec la fin du mois de juin comme date butoir. Seule certitude : si elle se tient, la mission fera étape d’abord à Kiev puis à Moscou.

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