La communauté internationale a les yeux braqués sur le Niger, depuis le coup d’État du 26 juillet. Un communiqué final sur la réunion du Conseil Paix et Sécurité (CPS) de l’Union Africaine, qui s’est tenue à Addis-Abeba le 14 août 2023, est toujours attendu. La question des sanctions décidées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest contre le Niger n’a pas fait consensus au sein du CPS, comme des diplomates africains l’ont expliqué à RFI.
Une réunion « difficile », « très franche », et « très longue » confie une source diplomatique africaine qui y voit le signe d’une prise de conscience des États membres d’une situation inédite. « Il y a eu six coups d’État en moins de trois ans », sur le continent, rappelle cette source.
Conséquence : « Nous sommes face à une réalité à laquelle nos textes continentaux ne correspondent plus » et les séances du Conseil Paix Sécurité, dit-elle, deviennent de plus en plus « difficiles ».
Selon cette même source, le cœur des débats a porté sur le positionnement de l’Union africaine par rapport aux décisions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). « Certains, au sein du Conseil, ont souhaité, assure-t-elle, pouvoir émettre des réserves et demander des clarifications dans la séquence qui pourrait conduire » à l’option militaire envisagée par la Cédéao.
Les pays membres du CSP négocient depuis le 14 août les termes exacts d’un communiqué final
De son côté, un autre diplomate africain, qui a participé à la réunion, affirme que les pays d’Afrique australe et d’Afrique du Nord étaient « vent debout contre toute intervention militaire ». Les pays d’Afrique centrale, toujours selon cette source, ont eux aussi exprimé leur désaccord.
À l’issue de la réunion, le texte du communiqué est entré dans un « processus silencieux » selon les mots d’un diplomate. Les pays membres du Conseil Paix et Sécurité négocient depuis le 14 août ses termes exacts. Car il s’agit d’un document qui « nous engage collectivement », a tenu a rappeler notre source.