L’ambassadrice du Niger en France, Aïchatou Boulama Kané, a affirmé vendredi à l’AFP « être toujours » l’ambassadrice en France « du président légitime Mohamed Bazoum », ajoutant qu’elle rejetait « comme nulle et non avenue » la décision des putschistes de mettre fin à ses fonctions.
« Je suis toujours l’ambassadrice du président légitime Bazoum Mohamed et je me considère comme telle », a-t-elle déclaré dans un entretien à l’AFP.
La notification des putschistes « de mettre fin à (mes) fonctions je la considère comme nulle et non avenue; elle a été prise par un pouvoir illégitime, je suis l’ambassadrice du Niger en France », a martelé la diplomate, en poste en France depuis décembre 2021.
Jeudi soir, les militaires auteurs d’un coup d’Etat au Niger ont annoncé mettre « fin » aux « fonctions » d’ambassadeurs du Niger en France, aux Etats-Unis, au Nigeria et au Togo, dans un communiqué lu à la télévision nationale, au moment où les pressions pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger se multiplient internationalement.
« Il est mis fin aux fonctions des ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires de la république du Niger (…) auprès de la république française », du « Nigeria », auprès de « la république togolaise » et « auprès des Etats-Unis », a déclaré un des putschistes.
Aïchatou Boulama Kané précise avoir reçu cette notification « par lettre », dans laquelle les putschistes désignent un chargé d’affaires pour la remplacer, en l’occurrence le premier conseiller de l’ambassade du Niger en France.
« J’ai signifié au premier conseiller que je rejette cette décision », a lancé à l’AFP vendredi l’ambassadrice.
« Je suis actuellement dans mon bureau; le président Bazoum m’a appelée hier pour me dire +va à ton bureau, tu as ma confiance et on continue le travail+ », a-t-elle rapporté.
« C’est lui seul (Mohamed Bazoum) que je reconnais, c’est lui qui m’a nommée auprès du président Macron, je reste et demeure son ambassadrice en France », a-t-elle ajouté.