Cheikh Bara Ndiaye devrait faire face au juge du deuxième cabinet ce vendredi. Initialement prévu hier, le rendez-vous avec le magistrat a été reporté de 24 heures à la suite d’un malaise du mis en cause à la cave du tribunal de Dakar.
Libération informe que si le juge d’instruction suit le procureur, qui a requis le mandat de dépôt, le chroniqueur de Walf TV attendra en prison son éventuel jugement. Cheikh Bara Ndiaye est poursuivi pour une liste de griefs longue comme un bras avec des charges explosives.
En effet, rapporte L’Observateur, le tradipraticien doit répondre des chefs de prévention d’association de malfaiteurs terroristes, appel à l’insurrection, à la violence et à la haine, atteinte à la sûreté de l’État, détention de substances explosives en vue d’une utilisation sur les biens publics ou intéressant la chose publique et en vue d’occasionner des troubles politiques graves.
Face aux enquêteurs, le chroniqueur de Walf TV avait gardé le silence. D’après L’Observateur, il avait même refusé de décliner son identité. Et pour protester contre sa détention qu’il juge «illégale», il avait observé une grève de la faim.
La Sûreté urbaine (SU), reprise par le journal du Groupe futurs médias, affirme que Cheikh Bara Ndiaye «reste un acteur majeur dans l’instrumentalisation des manifestants (des 1er et 2 juin qu’il pousserait) à s’adonner à des actes de pillages et de saccages des biens publics et privés». Il serait, selon les policiers, «un des principaux instigateurs des manifestations à Dakar et dans plusieurs villes du Sénégal».
L’Observateur rapporte : «L’enquête note qu’il remettait de l’argent à ses poulains El Hadji A. Loum, B. Diokhané et Pape Aly Loum (placé sous mandat de dépôt) pour la confection de cocktails Molotov, tout en leur dictant la stratégie à adopter. Il était, d’après la police, derrière les attaques des magasins Auchan, les installations du BRT.»
Les enquêteurs reprochent également à Cheikh Bara Ndiaye d’avoir appelé «les jeunes à envahir le centre-ville pour se diriger au Palais pour obliger le chef de l’État à quitter le pouvoir». «Il incitait aussi les jeunes à affronter les forces de défense et de sécurité afin de provoquer des morts et ainsi créer le chaos pouvant déboucher sur la prise du pouvoir par l’Armée», ajoutent les policiers.
Et ce n’est pas tout. Ces derniers affirment en plus que Cheikh Bara Ndiaye, «de connivence avec un député habitant à Touba», a financé des jeunes de Touba, les obligeant à manifester dans la cité religieuse dans le but de pousser le khalife des mourides à intervenir dans l’affaire Ousmane Sonko.
L’Observateur informe que la SU est aux trousses du député en question, de El Hadji A. Loum et de B. Diokhané.