C’est un secret de polichinelle. L’ancien président gambien, Yahya Jammeh, vit en Guinée équatoriale depuis son départ de Banjul en 2017. Son hôte, le président Téodoro Obiang Nguéma, a déclaré en 2018 qu’il avait besoin de protection.
«Il faut le respecter comme un ancien chef d’Etat d’Afrique. Car c’est une garantie pour que les autres chefs d’Etat qui doivent quitter le pouvoir n’aient pas peur des harcèlements qu’ils pourraient subir après», déclarait le numéro 1 équato-guinéen lors de la visite à Malabo d’Alpha Condé, alors président de l’Union africaine.
Il «peut-être autorisé à partir volontairement…»
Mais depuis lors, la position de Malabo semble avoir évolué. En effet, selon le site d’informations gambien The Point, la Guinée équatoriale penserait à «relocaliser» l’ex-dirigeant gambien. D’après cette source, des négociations seraient en cours depuis le début de l’année.
«L’ancien dirigeant gambien peut soit être autorisé à partir volontairement, soit être contraint de quitter le pays», indique le média. Il fait également savoir qu’après l’inculpation en Suisse de l’ex-ministre de l’Intérieur gambien Ousman Sonko, des «preuves irréfutables et incontestables révélées indiquent que Yahya Jammeh doit également être inculpé».
«Les gens ne sont pas à l’aise avec la présence de Yahya Jammeh»
Les responsables chargés de l’affaire Sonko auraient déjà «contacté les autorités de Malabo» pour mettre à leur disposition ces preuves.
Téodoro Obiang Nguéma va-t-il sauter le pas et se séparer de son hôte ? En tout cas, selon Samuel Macias, un journaliste équato-guinéen contacté par The Point, «les gens ne sont pas à l’aise avec la présence de Yahya Jammeh dans le pays, surtout après la révélation faite par la Gambian Truth Commission».
De plus, « en raison de la vieillesse actuelle de (Téodoro Obiang Nguéma) Mbasogo ainsi que de son ambition de moderniser le pays et de remodeler son image devant le monde… il n’est plus intéressé par tout ce qui pourrait nuire davantage à sa réputation ou l’entraîner, lui ou ses associés vers une salle d’audience à l’avenir».