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L’Université sénégalaise a besoin d’évaluation. C’est la conviction du recteur de l’Ucad qui interroge la pédagogie, l’enseignement à distance ou en présentiel, les méthodes d’évaluation ou encore l’efficacité interne et le financement.

L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et l’Unesco ont signé une convention de partenariat, ce mardi 2 mai au Rectorat. Le Recteur Ahmadou Aly Mbaye a ainsi saisi l’occasion pour exprimer ses attentes par rapport à des questions urgentes qui interpelle l’université publique au Sénégal.

Il s’agit d’avoir une évaluation pour déterminer le modèle le plus efficace entre la formation à distance ou en présentiel. « Nous avons des bacheliers qui veulent accéder à l’enseignement supérieur, mais nos infrastructures ne sont pas élastiques. L’alternative qui s’offre à nous est la formation hydride. (…) On a besoin d’évaluation ! J’espère qu’on va engager ce chantier avec vous ».

Les autres chantiers sont relatifs au choix entre la pédagogie verticale et celle dite inversée. Mais aussi expérimenter les nouvelles méthodes d’évaluation des connaissances. « Jusqu’à présent, dans certaines de nos facultés, les examens prennent 40 jours. On a comparé avec des universités de Montréal, ils le font en 10 jours. Il y a des choses à apprendre », souligne le Recteur qui espère un accompagnement de l’Unesco dans ce domaine.

L’intelligence artificielle au Sénégal

Autre point soulevé par le Recteur, l’efficacité interne à l’Université. Ahmadou Aly Mbaye pense qu’il y a nécessité de revoir le niveau d’efficacité interne. En France, souligne-t-il, il n’y a que 30% des étudiants qui font le transit de la licence en 3 ans. 70% le font en plus de 3 ans. Ce qui est une très faible efficacité interne.

Une réalité à laquelle n’échappent pas les universités francophones. « On a les mêmes problèmes. Là aussi, nous avons besoin de travailler pour voir comment changer ce taux ». A ce point s’ajoute le besoin de mieux faire correspondre la formation aux emplois disponibles, autrement l’employabilité.

Le Recteur n’a pas non plus oublié le financement, essentiellement assuré par l’Etat. « La participation des familles est marginale dans le financement de l’éducation. Ce n’est pas comme cela que ça se fait partout. Il y a des choses que le partenariat peut permettre de faire », insiste-t-il.

Parmi les autres axes visés par l’Unesco, il y a le domaine de l’intelligence artificielle. D’ailleurs, un atelier d’évaluation du niveau de préparation du Sénégal sur l’intelligence artificielle a été lancé, ce matin par l’Unesco. Il s’agit de voir le niveau d’utilisation et de régulation de l’IA, notamment en réfléchissant sur la question éthique.

Les jeunes ont besoin de sortir

L’équipe d’experts dirigée par Pr Landry Sylvain de l’Ucad et elle rassure Gabriela Ramos, sous directrice générale de l’UNESCO, en charge du programme des sciences humaines et sociales. « Quand j’ai parlé avec le Pr Faye, c’était surprenant. C’était incroyable. Nous sommes prêts à nous engager », déclare-t-elle.

L’accueil dans les locaux et dans les programmes de l’Unesco de jeunes chercheurs sénégalais en sciences sociales ou dans d’autres domaines figure en bonne place dans cette convention. Ce qui permettra aux étudiants d’avoir une expérience scientifique, de faire des stages dans un environnement international avec une diversité culturelle. Et d’être formés par rapport aux enjeux actuels.

Une perspective qui cadre bien avec la vision du recteur de l’Ucad, Pr Ahmadou Aly Mbaye. Pour lui, les jeunes ont besoin de sortir, d’avoir un contact avec l’extérieur. « L’Université, c’est l’internationalisation. C’est une très belle opportunité que nous allons saisir pour en faire bénéficier à nos jeunes », promet-il.

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