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Comme pour toutes les religions, le partage est un principe cher au christianisme. Il se matérialise à travers l’aumône et l’entraide, surtout durant les célébrations cultuelles. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre le repas distribué aux non-chrétiens à l’occasion des fêtes de Pâques : le ngalakh.

C’est à l’aube que la famille Cabo habitant le quartier Quinzambougou de la commune de Tambacounda s’est réveillée. Sous nos yeux, Rose, l’aînée de cette famille de huit enfants se pointe au robinet pour chercher de l’eau en vue d’entamer le mélange : pour préparer le ngalakh il faut du sucre, du mil, de la pâte d’arachide, du pain de singe, du sucre, de l’arome, de l’ananas, de la noix de coco, du raisin.

Dans la cour, de grands récipients contenant du pain de singe et de la pâte d’arachide. Autour de ces bols, Rose et sa voisine commencent le mélange en attendant que les quelques femmes du quartier arrivent pour leur donner un coup de main.

Durant plus d’une heure, elles trempent le pain de singe dans chacun des récipients qui contient déjà de l’eau et de la pâte d’arachide. Au final on obtient un liquide très consistant auquel la pâte d’arachide donne une couleur marron. Parallèlement, du couscous à base de mil est préparé qu’il s’agira ensuite d’ajouter dans ce liquide pour avoir enfin du ngalakh. Quant aux arômes, aux tranches d’ananas, au sucre, au coco râpé, au raisin, c’est pour donner un goût succulent au ngalakh qui est mis au frais pour éviter qu’il ne fermente.

Si certaines familles chrétiennes choisissent le vendredi saint, dernier vendredi du mois de carême, d’autres par contre attendent le lendemain pour préparer ce repas qui est très prisé par les musulmans. Antoinette Cabo explique que si les musulmans aiment le ngalakh, c’est bien parce qu’il a la bénédiction de Dieu. Mais pour beaucoup de prêtres, ce repas n’a pas une histoire particulière de la religion chrétienne.

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