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Face à la forte tension socio-politique qui met le pays en sens-dessus-dessous, suite aux manifestations pacifiques du 8 juin et celles réprimées du 17 juin dernier en prélude aux élections législatives du 31 juillet prochain, le Président Macky SALL est assis sur une chaudière. L’Union européenne selon des câbles diplomatiques bien renseignés interceptés par Confidentiel Afrique vient de lui notifier via une correspondance écrite le potentiel risque encouru par ce scrutin à hauts risques.

A Bruxelles, siège de l’Union européenne, la situation politique actuelle au Sénégal inquiète. Après les manifestations du 17 juin dernier qui ont occasionné trois morts (une à Dakar et deux autres à Bignona et Ziguinchor, dans la partie sud du pays), les nuages planent plus que jamais sur les élections législatives du 31 juillet 2022.

Selon des informations exclusives de Confidentiel Afrique, cette situation explosive est suivie avec beaucoup d’attention. Dans la grande confidentialité, rapportent les sources de nos confrères, l’Union européenne via une correspondance écrite, a même saisi le Président Macky SALL pour un report, du moins un décalage de la date de ces joutes électorales prévues le 31 juillet 2022, afin d’apaiser la tension et d’aplanir les différends. Une sorte d’accalmie interne en mode « gentleman agreement ».

Cela est d’autant plus cohérent, si l’on sait que l’opposition réunie autour de l’intercoalition coalition Yewwi Askan Wi-Wallu, envisage d’autres manifestations de grande envergure le 29 juin prochain après celles interdites et réprimées du 17 juin dernier. Selon Confidential Afrique, la lettre de l’Union européenne est sur la table du Président sénégalais.

Pour l’instant, aucune suite officielle écrite n’a été accordée à cette lettre de Bruxelles par le Chef de l’État, renseignent des sources de Confidentiel Afrique. Lors d’une conférence de presse, le 20 juin à Dakar, Ousmane Sonko chef de l’opposition et les autres leaders dont Khalifa Sall ancien maire de Dakar, ont dit toute leur détermination de « manifester de gré ou de force » le 29 juin. Ce qui augure encore de chaudes empoignades et beaucoup de dangers face à un pouvoir déterminé « à faire respecter la loi ».

D’ailleurs, beaucoup de manifestants et des responsables ont été arrêtés et jetés en prison, dont le maire de Guédiawaye Ahmed Aïdara qui avait battu le frère du Président lors des dernières locales, le député et mandataire de la coalition Yewwi Askan Wi, Déthié FALL, la députée Mame Diarra FAM. Les deux derniers cités qui devaient être jugés ce mercredi ont vu leur procès renvoyé jusqu’au 27 juin pour motif de salle trop petite pour contenir leurs 84 co-accusés manifestants. Le premier cité Ahmet Aidara sera jugé vendredi.

L’opposition dénonce la décision du Conseil constitutionnel qui a définitivement écarté la liste nationale de la coalition Yewwi Askan Wi, ce qui exclut chemin-faisant l’opposant en chef de Macky Sall, une figure montante, Ousmane Sonko. Ce dernier est au-devant du combat. Lundi, il a donné un mot d’ordre pour un concert de casseroles et de klaxons tous les jours à partir de 20heures.

Le Président Macky SALL va-t-il céder à la pression de Bruxelles ? Lui qui avait rassuré récemment à Paris au cours d’un entretien avec France 24 que les législatives se tiendront à date échue et requinqué par l’impressionnant dispositif sécuritaire déployé lors des événements du 17 juin dernier.