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Pour la première fois, Ousmane Sonko et Yewwi saisissent la balle au rebond de l’interdiction de leur manif par le préfet pour « vérifier une info » et reporter leur manifestation le mercredi prochain. Sonko et les opposants radicaux n’ont jamais accepté l’interdiction de leur manif par le préfet. Pourquoi l’acceptent-ils aujourd’hui ? Selon nos sources, Sonko et ses alliés ont eu peur de la menace qui planait sur leur manif…

La direction générale des élections vient de déclarer irrecevable la liste proportionnelle des titulaires de Yewwi dirigée par Sonko, aux Législatives. Des titulaires qui seront remplacés par leurs suppléants pour combattre une liste titulaire de Benno Bokk Yaakaar conduite par des ténors comme l’ancien premier ministre, Mimi Touré et les ministres Amadou Ba et Abdoulaye Diouf Sarr. Une situation que dénonce les responsables de Yewwi qui y voient la main invisible de l’Etat et crient au complot. Ils ont appelé à une vaste manifestation demain vendredi pour dénoncer l’invalidation de leur liste. Un rassemblement qui risquait de révéler des surprises

La coalition Yewwi Askan wi a déposé lundi dernier, auprès du préfet une demande d’occupation du domaine public pour les besoins d’une manifestation. Le mandataire national de YAW, Déthié Fall, le leader de Taxawu Sénégal, Khalifa Sall et Cheikh Tidiane Youm du PUR ont déposé une demande pour manifester le vendredi 03 juin de 15h à 19h à la place de la Nation. Les responsables de Yewwi comptaient sensibiliser leurs militants et sympathisants sur le « complot » autour de l’irrecevabilité de leur liste nationale. Sonko et ses alliés Khalifa Sall, Déthié Fall, Habib Sy voulaient rassembler 200.000 manifestants…Une épreuve de force pour montrer leur poids politique.

Ousmane Sonko et ses amis qui voulaient rassembler 200.000 manifestants à la Place de la Nation (ancienne place de l’Obélisque) à Colobane, ont été sauvé par l’interdiction du Préfet de Dakar. Car leur manifestation était menacée par leurs alliés, les activistes et les rappeurs.

La manifestation du vendredi, si elle avait lieu, allait se faire sans les alliés qui ont déjà « vomi » la coalition Yewwi Askan Wi et traité certains responsables d’avoir trahi leur chartre. Selon certaines sources, l’appel de Yewwi avait été déjà rejeté par l’AG/Jotna de maître Moussa Diop, le Parti Nouvelle Génération de Mamadou Lamine Thiam, l’Appel 3J de Aminata Lo Dieng, Bess du Ñak de Serigne Mansour Sy, CREDI du professeur Hamidou Dathe, FPRS de Djibril Diop, FSD-BJ de Cheikh Bamba Dieye, SET de Moustapha Mamba Guirassy, PARE SUXXALI SENEGAL de Abdou Karim Fall.

Ces partis politiques ne sont pas les seuls à rejeter l’appel de Sonko et Yewwi. Il y a le refus catégorique de plusieurs activistes, lanceurs d’alerte et rappeurs qui suivaient le leader du parti Les Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) comme des moutons de panurge. Aujourd’hui, ils s’estiment trahis par Ousmane Sonko qui était le porte étendard de l’anti système. Selon eux, Sonko a pactisé avec le système en s’alliant avec des socialistes (Khalifa Sall) et libéraux (Abdoulaye Wade).

Les jeunes qui avaient aussi suivi bêtement Ousmane Sonko au mois de mars 2021 sont aujourd’hui réticents car ils ne veulent plus être du bétail politique du leader du Pastef qui fait appel à eux chaque fois que ses intérêts politiques sont menacés. Depuis les évènements de mars qui ont fait 14 morts, les jeunes sénégalais ne veulent plus être des chairs à canon de certains leaders de l’opposition qui écartent leurs propres enfants des champs de batailles politiques. Sonko et ses alliés auront du mal à rassembler les 200.000 manifestants visés.

Toit porte à croire que la Manif du vendredi prochain était vouée à l’échec. Sonko et le Yewwi Askan Wi se voient amputés de plusieurs partis politiques, des activistes et des rappeurs, des jeunes et surtout des syndicats d’enseignants qui viennent de voir le gouvernement accepter toutes leurs revendications avec un appui remarqué du chef de l’Etat Macky Sall qui a « forcé » la main au ministre des Finances et du Budget. Il y a aussi les syndicats du secteur de la santé qui ont appelé à la cessation des grèves après la réussite des négociations avec le gouvernement.

Qui allait donc être dans la rue avec Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Déthié Fall, Habib Sy ? Seuls les partis Taxawu de Khalifa Sall et Pastef de Sonko ont des bases politiques avec des militants. Déthié Fall et Habib Sy ont des partis « cabines téléphoniques » qui ne peuvent par réunir 1000 personnes. Ousmane Sonko jouait sa carrière politique avec cette manifestation. Si la manif échouait, sa popularité aurait un sacré coup et il aurait été dévalué. L’état pourrait alors accélérer le procès Adji Sarr pour l’éliminer définitivement de la scène politique.

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