Aujourd’hui, avec l’avènement de la chicha (cigarette aromatisée) les jeunes âgés entre 10 et 18 ans, notamment de plus en plus de jeunes filles fument ou sont exposés au tabac par le biais de ce que la LISTAB nomme le “vapotage”, qui désigne l’action d’aspirer la vapeur d’une cigarette électronique.
Face à ce fléau, la Ligue sénégalaise contre le tabac au Sénégal (LISTAB) a tenu une conférence de presse à l’occasion de la journée mondiale sans tabac célébrée ce 31 mai 2022 afin de faire l’État des lieux sur les blocages de la lutte contre le tabac au Sénégal et alerter l’opinion sur les dégâts que cause le tabagisme dans le pays
A cet effet, Amadou Moustapha Gaye, président de ladite ligue déclare que la responsabilité de l’Etat du Sénégal est engagée face au non-respect de la loi antitabac.
Le non-respect des dispositions de la loi antitabac est aujourd’hui connu de tous. Après une enquête, les résultats ont montré que la loi n’est pas respectée dans la région de Dakar. Les établissements recevant du public comme les hôtels, bars, restaurants et auberges dans les départements de Dakar, Rufisque, Guédiawaye et Pikine la plupart des signalétiques ne sont pas homologuées. Ce problème fait que plus d’un milliards de mégots de cigarettes sont jetés par les fumeurs chaque année. Ces mégots contaminent les cours d’eau, le sol, nuisent à la faune et polluent l’environnement car ils sont des déchets toxiques.
A l’en croire, les cigarettes allumées et jetées peuvent provoquer des incendies, endommager les maisons et les terres.
D’après le président de la ligue, malgré la volonté politique notée, affichée et proclamée partout il y a quelques années, la société civile note une grande inquiétude et un recul par rapport à la mise en œuvre de la loi antitabac. En effet, l’arrêté conjoint signé par les ministres de la Santé et du Commerce depuis plus de 5 ans attend toujours d’être numérotée par le secrétaire général du gouvernement pour son effectivité. L’absence de formation et d’implication des forces de défense et de sécurité pour la mise en œuvre de l’interdiction de fumer dans les lieux publics, font que plusieurs établissements qui reçoivent du public violent cette disposition de la loi sans qu’une sanction ne leur soit infligée.
400 bars à chichaPlus de 400 bars à chicha sont enregistrés à Dakar ce qui poussent les jeunes âgés entre 10 et 18 ans à s’adonner au vapotage aux yeux et au sus de tout le monde sans que personne ne soit inquiété.
« Selon les études menées par LISTAB, avant 20,03% de garçons âgés entre 10 et 14 ans fumaient régulièrement contre 03% de filles. Cependant, les filles ont renversé la tendance avec l’arrivée de la chicha. 90% des jeunes femmes s’adonnent au papotage. En effet , les études ont montré que deux (2 ) heures de chicha équivalent à mille (1000 ) tabacs, maintenant les enfants( de la rue) commencent à fumer à 7 ans parce que la cigarette est accessible et sans oublier que certains jettent les mégots sans les éteindre. Il faut savoir que la chicha est plus dangereuse que le tabac et ce dernier tue plus de 8 millions de personnes chaque année dans le monde et près de 4 milles personnes dans le pays. Le tabagisme ne nuit pas seulement au fumeur, mais il affecte d’autres personnes par le biais d’une exposition indirecte », informe le secrétaire exécutif de la LISTAB Djibril Wélé.
La ligue sénégalaise contre le tabac demande à cette occasion au gouvernement de prendre ses responsabilités face aux milliers de décès liés au tabac.