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L’affaire Dieynaba Sangharé Ndiaye, qui a secoué les réseaux sociaux et mobilisé l’opinion publique, a connu un rebondissement hier mercredi, avec l’arrestation de son époux, le Dr Alioune Badara Mbacké, médecin-chef du district sanitaire de Matam (nord est). Ce dernier, ainsi que son chauffeur et son vigile, ont été placés en garde à vue suite à une plainte déposée par sa femme pour violences conjugales.

Les faits remontent à plusieurs mois. Selon la présumée victime, c’est une découverte d’infidélité qui a déclenché l’incident. Alors qu’elle utilisait le téléphone de son mari, elle a découvert des preuves de trahison. En voulant le confronter, elle raconte avoir été rouée de coups d’une violence inouïe. « Il m’a frappée au visage, sur le nez, et à la tête, sans s’arrêter malgré le sang qui coulait », a-t-elle déclaré. L’Observateur qui a relayé l’information, indique « ces agressions ont laissé des blessures physiques, confirmées par un certificat médical faisant état d’une incapacité temporaire de travail (ITT) de 10 jours. »

Portée par des mouvements féministes et des citoyens « outrés », cette affaire est rapidement devenue virale, poussant la police à intervenir. Sur instruction du procureur du Tribunal de grande instance de Matam, le Dr Mbacké, son chauffeur et son vigile ont été interpellés. Les trois hommes doivent être présentés au procureur ce jeudi.

L’arrestation du médecin intervient après une longue attente de justice pour Dieynaba Sangharé Ndiaye. Mariée depuis seulement trois mois, elle avait déposé sa plainte en avril dernier après des mois de violences et d’humiliations. Malgré ses accusations, la procédure avait tardé à avancer. Pire, son mari avait contre-attaqué en la poursuivant pour « collecte de données à caractère personnelle », retournant ainsi la situation en sa faveur. Jugée en flagrant délit, Mme Ndiaye avait écopé de trois mois de prison ferme et à payer 4 millions de FCFA en guise de dommages te intérêts.