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Prosper Koffi est revenu de loin. Il a entamé une nouvelle vie après  sa transplantation rénale estimée à plus de 27 millions de francs CFA. Tous les trois mois, il est tenu d’acheter des médicaments. Son cas peut servir aux insuffisants rénaux du Sénégal qui veulent aussi subir une transplantation rénale.
La transplantation rénale reste le remède de cheval contre l’insuffisance rénale. Sinon, le sujet sera soumis à un traitement (Dialyse ou hémodialyse) pour le reste de sa vie. Prosper Koffi a décidé de revenir à une vie normale. C’est ainsi qu’ en 2015, il a subi une transplantation rénale en Côte d’Ivoire. L’acte chirurgical coûte les yeux de la tête selon ses témoignages.
Pour des consultations, des analyses, en somme jusqu’à la transplantation, il a déboursé 27 millions de francs CFA. L’acte chirurgical n’est pas donc à la portée de toutes les bourses. L’insuffisance rénale chronique reste une maladie ruineuse, disent, les praticiens de santé. Le cas de Koffi l’atteste, à bien des égards.  
 Après la transplantation, il a certes  poussé un ouf de soulagement, mais, il continue de supporter les coûts post-opératoires. Tous les trois mois, il fait face, aux charges presque incompressibles, à des analyses. Celles-ci servent à contrôler la créatinine pour voir si elle est normale. Il le fait par principe de précaution. A la vérité, Koffi était hypertendu. Il ne savait pas.
Aujourd’hui, il est obligé de prendre des médicaments à vie. Ces produits pharmaceutiques sont très rares. Au Sénégal, une seule officine privée écoule des médicaments recommandés après l’intervention chirurgicale.  Il faut donc être prudent pour ne pas perdre le rein transplanté un mois après l’opération.
Le suivi médical est aussi onéreux. « Acheter un médicament à 168. 000F CFA  et un autre à 400. 000 n’est pas donné à tout le monde et cela pratiquement tous les mois », s’est confié Prospère Koffi, un transplanté rénal.
Bien avant son opération et au début de sa maladie, il avait voyagé dans beaucoup de pays à la recherche de traitement radical. Prospère peut bien servir de boussole pour d’autres insuffisants rénaux qui cherchent à ouvrir une nouvelle page de leur vie. Il a salué le vote de la loi sur la transplantation rénale et le renforcement de cette disposition en 2015. Il apprécie aussi la mise en place du comité national de don et de transplantation. Prosper n’est ne partage pas l’avis de ceux qui pensent qu’au Sénégal, le processus est lent.
«  Il faut prendre tout le temps qu’il faut, réfléchir sur tous les angles et avoir un bon départ. C’est mieux que de commencer avec des failles. C’est bien de transplanter, mais le suivi est encore plus important » dit-il.
Prosper prodigue des conseils aux autorités sénégalaises et aux néphrologues du Sénégal. Il fait référence à la mise en place de mécanisme pouvant faciliter l’accès aux médicaments après la transplantation rénale.
Prise des médicaments à vie
« Au départ, j’avais un stock de médicaments mais quand il s’est épuisé, je me suis retrouvé en face de certaines réalités. On ne m’avait jamais dit que les médicaments étaient rares », se souvient-il.  Celui qui a souffert de l’insuffisance rénale insiste : « la première chose à régler,  c’est la disponibilité des médicaments. Le coût  n’est pas donné à tout le monde. Ce sont des médicaments que l’on doit prendre à vie ».  C’est pour cela, qu’il a demandé aux uns et aux autres de mener le combat de la sensibilisation pour faciliter l’accès à ces médicaments.
« Il faut conscientiser l’Etat pour qu’il prenne en charge les futurs transplantés parce que la vie d’un transplanté dépend des médicaments. S’ils ne sont pas disponibles à temps, on est obligé de faire encore la dialyse » avertit Koffi.
En définitive, il a magnifié l’effort de multiplication des structures de prise en charge comme les centres de dialyse.

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