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Le rêve brisé. L’ambition contrariée. Il était sur le point de devenir footballeur professionnel. Il avait un talent inné qui a été déterminant dans le repérage de ce talibé et son intégration dans un centre. Il a eu la chance d’être pensionnaire de Diambars en même temps que Idrissa Gana Guèye. Mais le destin a décidé autrement pour Aly Souleymane Ly, ce petit berger venu du Fouta. Il se rend à l’évidence. Il raccroche les crampons et se consacre aux études. Aujourd’hui, c’est un ingénieur en informatique. Son parcours est atypique. Le modèle de persévérance et d’abnégation de ce talibé a été donné en exemple aux élèves de Guédiawaye.  

 Les chemins du destin sont insondables. Parfois, tout est tracé. On peut essayer de suivre ses passions, ses rêves, mais on ne peut pas s’assurer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ainsi peut-on résumer le parcours atypique de Aly Souleymane Ly. En fait, qui est Aly Souleymane Ly qui a partagé, le 15 novembre 2023, son parcours avec les élèves de Guédiawaye? Il était un ancien pensionnaire de Diambars, il est de la promotion 90 avec Gana Guèye, Pape Ndiaye Souaré…

Il dépensait son énergie pour devenir footballeur professionnel. Pour y arriver, il était prêt à tous les sacrifices. Malgré tout, il ne pouvait pas échapper à son destin. L’occurrence de ses blessures contrarie ses ambitions.  « Quand j’étais venu à Diambars, l’objectif, c’était de devenir footballeur professionnel. Auparavant, j’étais un talibé. A mon arrivée, je ne savais ni lire ni écrire le Français. Mais j’étais très bon en football. Malheureusement, à cause des blessures, j’ai emprunté la voie des études », raconte Aly Souleymane Ly.

Un autre chemin se dessine. Une nouvelle voie est amorcée. Il se consacre à ses études, réussit ses examens avec brio. En 2011, il quitte le Sénégal pour poursuivre ses études. En 2016, il décroche son baccalauréat, intègre une école préparatoire, obtient un BTS. « Aujourd’hui, je suis ingénieur en informatique. En l’espace de 13 ans, j’ai fait tout ce parcours », narre le passionné de football. C’est cette trajectoire qu’il a partagée avec les élèves de Guédiawaye. C’est une manière de les inviter à ne pas se fixer des limites et l’envie est peut être parfois le moteur de la réussite. « Rien n’est impossible. Mon parcours est une parfaite illustration », croit ce jeune berger né au Fouta et qui a débarqué à Dakar à l’âge de 8 ans pour être talibé. La chance lui sourit. 

Les portes d’un centre s’ouvrent. « Lorsque je suis venu à Dakar pour apprendre le Coran, j’avais toujours envie de jouer au football. Tout le quartier venait à la maison supplier mon père de me laisser jouer au foot. J’ai eu la chance de croiser Aliou Ndiaye mais auparavant ce n’était pas facile. Mon père m’avait finalement autorisé à jouer au foot », partage-t-il.

                 Les épreuves de la vie

 Aly Souleymane Ly sait se rendre à l’évidence. Il sait aussi accepter le destin. Ce n’était pas facile. Mais il fallait surmonter l’épreuve de rêve brisé de devenir un joueur de foot professionnel. « J’étais parmi les meilleurs. Si d’un coup, on vient vous dire que vous ne pouvez pas devenir un jour professionnel, c’est difficile de l’accepter. Ce n’est pas évident. Mais quand on est croyant, on accepte la volonté divine », relate l’ancien pensionnaire de Diambars.

Au Sénégal comme en France, la vie est un combat. L’Europe reste un mirage. C’est loin d’être un paradis. Les 13 ans passés en France sont loin d’être une promenade de santé. « J’ai galéré. J’ai énormément souffert. A un moment donné, j’ai pleuré dans ma chambre. Je me disais peut-être que j’avais fait un mauvais choix. Le plus important, c’est de croire en soi et travailler dur où que vous soyez », conseille-t-il. Son abnégation, son courage et son parcours doivent inspirer les jeunes.

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