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Après l’échec du gouvernement sur la baisse des loyers à usage d’habitation, avec la loi votée en 2014, le chef de L’Etat revient à la charge face à la crise actuelle du logement et annonce une nouvelle loi qui sera effective dans trois mois. A Fatick où la location devient de plus en plus chère, les locataires attendent impatiemment la mise en vigueur et le respect de cette loi dont l’application a toujours été bloquée par les bailleurs.

Par Ndèye NDIAYE – A Fatick, le prix du loyer a connu une hausse notoire ces dernières années. Cette augmentation a été remarquée dans les nouveaux quartiers où les bâtiments sont plus lu­xueux. Au Boulevard Macky Sall, une zone bien aménagée, calme et propre, les appartements se louent à partir de 150 mille F Cfa. Dans ce site, se trouvent la résidence du président de la République, la Gouvernance, la mairie, plusieurs institutions financières, entre autres. Bien sûr, c’est un motif pour certains bailleurs de rendre chère la location. «Les gens considèrent le Boulevard comme l’endroit des nantis, car le président de la Ré­publique y a son domicile. Raison pour laquelle les propriétaires des maisons profitent de cela pour augmenter le prix du loyer. Difficile de trouver une maison à moins de 150 000 F Cfa», explique Mama­dou Ndiaye, assis sur l’un des bancs installés tout au long du Boulevard pour prendre l’air. Maïmouna, qui réside à quelques encablures du domicile présidentiel, fustige l’exagération de certains bailleurs, qui ont surenchéri les prix. «J’ai pris un studio et je paie 100 mille F Cfa par mois. Vraiment cette fois-ci, l’Etat doit prendre ses responsabilités, trop c’est trop. Les propriétaires de maison exagèrent. Seuls cinquante mille F Cfa suffisaient», dit-elle. Elle ajoute : «Nous attendons la baisse du loyer avec impatience.»
Aujourd’hui, les temps ont changé à Fatick. Il y a quelques années, il était très aisé de trouver dans n’importe quel quartier de la ville, une grande chambre à 10 mille F et un studio à… 30 mille F. Epoque révolue. A la Cité Emetteur et à Darou Rahman, de nouveaux quartiers créés récemment, les locataires paient entre 30 et 35 mille pour une chambre. Karim B. confirme : «J’habite à Darou Rahman où j’ai loué une chambre avec salle de bain, je paie trente mille F Cfa par mois.»
Les locataires attendent avec beaucoup d’impatience, cette nouvelle loi. Mais, il sera difficile voire même impossible de l’appliquer, selon les bailleurs. Sidi Ndiaye, l’un d’eux, souligne : «Ce sera difficile pour l’Etat de réguler le secteur. Déjà les banques ne nous facilitent pas la tâche pour les prêts immobiliers. Elles fixent des taux d’intérêt qui avoisinent les 10% et la fiscalité ne cesse de croître. Sans oublier le coût élevé des matériaux de construction et le foncier qui n’existe presque plus dans la ville.»
Après les 15 mesures annoncées par le Président Sall pour diminuer la cherté de la vie, 18 commissions ont été créées pour discuter des voies et moyens pour y arriver. Les résultats publiés par celle qui est chargée du loyer ont relevé que les tarifs sont anormalement élevés et hors de portée de la majorité des consommateurs, que le secteur est déstructuré, favorisant des pratiques spéculatives et une fluctuation à tendance haussière des prix. Sans oublier la signature d’un décret pour une application de la mesure dès janvier 2023, puisqu’il s’agit d’une «mesure d’application immédiate».
Face à cette situation, plusieurs mesures ont été proposées pour la baisse des prix du loyer et un plafonnement des prix : 150 mille pour la première catégorie, entre 150 et 500 mille pour la deuxième et plus de 500 mille F pour la dernière catégorie.

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